Fleurs de vie


Je viens vous chercher
Fleurs écloses et fleurs fanées
Muses négligées


Fier, le Fier s’écoule
Couler ce mot souvenir
De mes doux printemps


L’éther sur les plaies
Des feuilles de blettes roussies
L’eau source de vie


Au-delà des mers
Par-delà les montagnes
Le vert dans tes yeux


Malte où l’on prie
Où l’on mange des pieuvres et du lapin
Malte où l’on tue


Assis sur le banc
La chaleur de nous deux
Nous deux, rayonnants


L’emmène hors du temps
Sa longue marche nonchalante
Je suis sa marche


Le ciel couleur or
Le macadam gris aigri
Ni figue ni raisin


Passage voilé
Clef ouvrant l’écrin à joie
Âme réjouie


Parce qu’elle avait
Le cœur aimant sa porte était
Ouverte à tous vents


De pain blanc ou gris
Quel que soit ton appétit
Suis ton cours de vie


La fleur est éclose
Un papillon s’est posé
La vie a chanté


Douce mélodie
Transat pour s’abandonner
Ciel bleu partagé


Trois petits bossus
En trottinette sous la pluie
Trottinent de compagnie


Douceurs convoitées
Sous le figuier un panier
Volupté comblée


Petit jeu d’amour
Cache-cache amusement
Surprise à coup sûr


Mirabelle juteuse
Source d’eau bouillonnante
Etoffe soyeuse


Mille millefeuilles garnis
De tigres et de lapins
De lunes et de soleils


Un chrysanthème nu
Un quai de gare gelé
Un amour défunt


Miaulements vifs
Une coupelle de lait
Ronronnements d’aise


Lupins de velours
Exhalent leurs parfums
Au lever du jour


Le vent qui souffle
Une pommeraie tourmentée
Des pommes au sol


Mousseline blanche
Va-et-vient sur tes épaules
Murmure du temps passé


Par mon attente
Entre présence et absence
Un plein vide de toi


Senteur de café
Embaume la maisonnée
Chatouille les nez


Aux fenêtres vieillies
Des rideaux abandonnés
Meurent de solitude


Journée buissonnière
Chien béat en liberté
Regards enchantés


Un cri de douleur
Un volcan en explosion
Des larmes de joie


Tapie dans le bois
A l’ombre d’un clair de lune
Seule, je t’écoute


Un ciel bleu d’azur
Flatte le lac ondoyant
Une âme passe


Au creux de son bras
Un petit oiseau transi
Se tient bien au chaud


Le temps a passé
Son dos peu à peu s’est voûté
La vie a pesé


Le temps a passé
Peu à peu, il a cédé
Son dos s’est voûté


Caresses et morsures
Papillons et crocodiles
Fourmis sur la page


Un pommier fécond
De petites polissonnes
Un gourmand goûter


Un hall d’impatience
Habité de regards las
Et d’embrassades


Dès le petit jour
Alouettes amoureuses
Chantent à l’amour


Serré sur son cœur
Un paquet de petits-beurre
Prêt à disparaître


Dans la maisonnette
Deux hardies mésanges bleues
Ont pondu leurs œufs


Un chaton naïf
Deux grosses corneilles farceuses
Jouent à l’épervier


Un accès de toux
Un corps convulsionné
Une âme envolée


Entre ciel et terre
Un lustre sans lumière
Pendu dans la brume


Un train fatigué
Dodelinant sur ses pieds
Berce les passagers


Quand un wagon file
Que la campagne défile
L’ennui se profile


Au cœur de l’allée
Un bouleau auréolé
Troublant de beauté


De la crème rancie
Un ravier de lait suri
Un homme en soucis


Un arbre fantôme
Le pré noyé dans la brume
Un âne esseulé


Compagnon de route
Amant et témoin discret
De ma destinée


Tintinnabulait
Dessous un épais frimas
Le grelot du chat


Deux mésanges bleues
Picorent, mon cher monsieur,
Le caprice des dieux


Viens dans mon espoir
Tu verras un paradis
Fait de fleurs de vie


Quand le masque chut
Que la démone apparut
Nos cœurs saignèrent


Elle est partie
Laissant le jardin orphelin
Des rires enfantins


Sa hotte était pleine
Mon porte-monnaie vide
Il passa outre


Deux petits lutins
Jouant dans la sapinière
Se multiplièrent Se multiplièrent Se multiplièrent Se multiplièrent Se multiplièrent Se multiplièrent Se multip…


Un oiseau gazouille
Une fleur embaume les terres
Promesses d’idylles


De son ventre enflé
Sortent d’épaisses volutes
De fumées amères


Son voile de mariée
Dissimulait avec peine
Son vieux corps flétri


Débauche d’images
Trop plein de violence
Paupières baissées


Poussins qui picorent
Dans l’herbe encore et encore
Trouv’ront des trésors


Moineaux et limaces
Chacun remplit sa besace
Et laisse la place


Une bulle d’eau
Sur mon pouce fait le show,
Au son du disco


D’une lune de sang
Perlent des larmes d’amour
Sur ses vieilles joues


Des regards gourmands
Une moustache en chocolat
Un ventre content


Hier était fierté
Aujourd’hui raconte hier
Qu’enfant’ra demain ?


Une femme belle,
Belle, si tellement belle,
Sauvagement belle

Une femme triste,
Triste, si tellement triste,
Infiniment triste

Une femme seule,
Seule, si tellement seule,
Amèrement seule


Sa table t’accueille,
Fleurant bon mille senteurs
Elle chauffe les cœurs


Dans un vase d’amour
Des perles de diamant
Les mains dans les mains


Les cloches résonnent
Dans l’herbe des œufs cachés
La chasse est lancée


Du bleu dans les yeux
Une nuée de p’tits vieux
Ramassent des œufs


Gelée du matin
Présage soleil ardent
A midi sonnant


De sandwichs garnis
Une famille dans le train
Se repaît bon train


Courir après le chat
Être par-dessus tout rat
Manger le fromage


Son cœur amoureux
Dans une fougue naïve
Lui offre un baiser


Un baiser volé
Dans ma poitrine gravé
Pour l’éternité


Le parfum des ânes
Dans le soleil matinal
Embaume ma flâne


Les gouttes de pluie
Sur le sol rebondissaient
Tout mon cœur souriait


Une noire nuit
A passer une blanche nuit
A chercher l’oubli


Là, où elle habite
Les roses sont sans épines
Le ciel toujours brille


Des mûres gourmandes
Fondent tout doux sur ma langue
Enflamment mes sens


Les coquelicots
Chaque soir font le gros dos
Pour faire dodo


Bleuets, boutons d’or,
Lys, tous pétales dehors
Mille et un trésors


Je les regardais
Ils étaient déjà demain
J’étais encore hier


Un chien me trahit
Jusqu’au tréfonds de la nuit
Un chien me poursuit


Un troupeau de vaches
Dans une verte pâture
Broute en fanfare


Au bord du chemin
De-ci, delà du plantain
Gage d’un festin


Sur la plage nue
Une fille dévêtue
S’offre au soleil


Des bouquets de flammes
Crient les larmes de douleur
Des Hommes aux abois


Brindilles de bois
Glanées dans la forêt
Réchauffent foyer


Un coin d’herbes folles
Une femme et un homme
Vivent au printemps


Avec les années
Ton image s’est envolée
La nuit est tombée


Un brouillard épais
Une route sans début
Un chemin sans fin


Dans la sombre nuit
Feux follets troublent nos pas
De là-bas à ici


Par-dessus son tombeau
Abandonné florissaient
Trois coquelicots


Dix petites mains
S’affairant dans le jardin
Préparent demain


Forsythias fleuris
Gouttelettes de lumière
Serment de printemps


Une coccinelle
Sur un trèfle à quatre feuilles
Augure bonheur


Rousse, grise, noire
Trois pondeuses en leur dortoir,
Cocottent bonsoir


Un chaton joueur
Traverse le romarin
En sort bleu de peur


Marcher sous la pluie
Être un enfant de cinq ans
Sauter dans les flaques


Marcher sous la pluie
Sauter dans les flaques d’eau,
Vivre en enfance